Hausse des prix : entre réalité et perceptions

By on 01/01/2015

Alors que l’Hexagone flirte avec la déflation, l’évolution des prix est ressentie très différemment par une majorité de Français. La hausse sensible des principaux tarifs régulés explique en partie ce décalage entre perception et réalité. Une différence qui pourrait s’accroître si la crise persiste.

Depuis plusieurs mois, les économistes mettent en garde contre le danger de la déflation. Phénomène bien connu au Japon, il consiste en une baisse continue des prix. L’acte d’achat est reporté pour bénéficier de prix moins élevés. A l’échelle macroéconomique, les conséquences sont néfastes, car l’activité périclite et entraine à son tour une montée du chômage. Le phénomène est en train de se mettre en place même si les salaires plutôt rigides en France constituent un garde-fou relativement efficace. Sur les douze derniers mois, l’inflation est négative (-0,2 %), pourtant le ressenti est très différent.

La déflation progresse, mais l’actualité met en avant les augmentations des tarifs régulés (transports, timbres, cigarettes, gaz, etc.). Tous ces secteurs ou presque concernent l’ensemble des Français et à chaque 1er janvier et 1er juillet, les hausses sont très négativement perçues et donnent le sentiment que le coût de la vie atteint un niveau critique. Les prix en hausse de 2,6 % à la SNCF sont symptomatiques d’une médiatisation générant un sentiment d’inflation. Pourtant, les prix on tendance a diminué notamment dans les télécommunications ou la technologie. La concurrence y est pour beaucoup et les consommateurs s’en félicitent.

Pourquoi de telles hausses ? En fait, l’Etat, les collectivités locales et certaines entreprises publiques en difficulté financière tablent sur une augmentation des tarifs pour mettre de l’ordre dans leurs comptes. Le pari est osé, car un service, s’il n’est pas indispensable, n’a aucune chance d’être apprécié de nouveau par les utilisateurs si son coût augmente. Le même syndrome touche la presse écrite dont les titres les plus connus vont augmenter en janvier de 5 % à 11 %. Ces augmentations sont une réponse à la baisse des ventes, mais il n’est pas certain que cela suffise à mettre un terme à la spirale négative.

 

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