TF1 et M6, les deux nouvelles associées du téléachat

By on 13/09/2015

Les directeurs respectifs de TF1 et M6 ont donné rendez-vous à la presse ce jeudi 10 septembre dans le XVIe arrondissement parisien, au restaurant La Gare, afin de présenter leur nouveau projet : une chaîne de téléachat commune répondant pour l’instant au nom – provisoire – de HA26.

D’habitude concurrents, les deux groupes s’allient pour une quête commune qui date d’un long intérêt individuel. M6 a déjà essayé par quatre fois d’obtenir un canal pour y vendre des pilules minceurs, couteaux-suisses et autres épluches pomme de terre, quand de son côté, TF1 tentait de s’y mettre à deux reprises. A chaque fois, le CSA leur a refusé l’antenne, ce n’est qu’à la dernière tentative en date que le gendarme de l’audiovisuel a suggéré un rapprochement des deux fleurons du petit écran français. Et la rencontre a eu lieu, une chaîne devrait voir le jour, sélectionnée dans le cadre d’un appel à candidatures pour des chaînes en haute définition qui devraient être actives dès le printemps prochain.

Dans les faits, la garde d’HA26 se ferait en alternance, annonce Nonce Paolini, PDG de la une, et ceci un jour sur deux. La chaîne produirait dix puis seize heures de direct quotidien, avec un investissement initial de 13 millions d’euros et un budget annuel qui avoisinerait les 30 millions d’euros. Les deux parties assurent que plusieurs centaines de postes pourraient être créés, affirmant être capables de travailler main dans la main, comme lors de la co-exploitation de TF6, Série club et du bouquet TPS.

Un secteur confidentiel en France

Afin d’appuyer leur dossier de candidature, les dirigeants de M6 et TF1 ont pointé la faiblesse de l’offre de téléachat dans l’Hexagone, qui représente 200 millions d’euros alors que dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni, le marché génère près d’1,4 milliard d’euros avec 35 chaînes tandis qu’en Allemagne, les 17 chaînes pèsent 1,6 milliard d’euros. En outre, les chaînes de téléachat sont dépourvues de formats publicitaires, elles ne viennent donc pas concurrencer les canaux classiques.

Et le sujet est délicat. En témoigne les rumeurs de retour de la publicité le soir sur les canaux de France Télévisions. Un fait qui, s’il s’avérait, porterait un nouveau coup aux finances des deux entreprises qui ont déjà subi la réduction générale des parts publicitaires de l’audiovisuel.

Il y a peu de temps, Michel Sapin affirmait dans les médias que l’élargissement de l’espace publicitaire sur les chaînes publiques méritait un nouvel examen. Des déclarations qui avaient valu un plongeon en bourse pour TF1, soit « 250 millions d’euros pertes », comme le rappelle Nonce Paolini. Pour sa part, Nicolas de Tavernost estime que les chaînes privées n’en peuvent plus de « sans arrêt », payer les pots cassés de la mauvaise gestion des antennes publiques.

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