Installation d’éoliennes ou de parc photovoltaïque : l’épineuse question du foncier…

By on 27/10/2017
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Les changements dus au réchauffement climatique invitent à trouver des solutions à la fois lucratives et estampillées développement durable, telle que l’installation sur son terrain d’éoliennes ou d’un parc photovoltaïque. Une solution également prisée par des entreprises. Mais ce genre d’infrastructure a un coût et cache quelques points d’achoppement.

Nouvel eldorado, effet de mode ou réel engouement pour les énergies durables et renouvelables, de plus en plus de Français propriétaires d’un terrain suffisamment grand, se lancent dans l’aventure de l’installation d’une ou plusieurs éoliennes ou d’un parc photovoltaïque. Des investissements financiers importants, mais qui peuvent, à terme, devenir source de revenus plus ou moins conséquents. Mais avant de se lancer dans pareil projet, il est nécessaire de connaître des éléments essentiels, afin de peser le pour et le contre.

Les obstacles liés à ces installations d’éoliennes ou de parc photovoltaïque

De nombreux agriculteurs en perte de revenus décident parfois de louer une partie de leurs terrains à des exploitants éoliens. Pour qu’une telle tractation puisse se faire, l’exploitant doit demander l’autorisation préalable à la mairie, avant toute signature avec le propriétaire. Une somme allouée est ainsi versée à ce dernier pour chaque année de location de l’emplacement de chaque éolienne, sachant qu’il faut environ 1 000 m2 pour la construction de chacune, détruisant ainsi des parcelles agricoles qui ne pourront plus être utilisées de la sorte. Car ces parcelles sont désormais classées en établissement industriel. Outre les désagréments esthétiques et sonores des éoliennes, pouvant donner lieu à des problèmes de voisinage, d’autres soucis peuvent survenir pour les propriétaires fonciers. Tout d’abord la question de la propriété de l’éolienne quand elle arrive en fin de vie (en général au bout d’une vingtaine d’années). A qui appartient-elle ? Qui se doit de la démonter ? Car le promoteur n’en assure l’entretien que pendant la durée du bail et le propriétaire du terrain est ensuite considéré comme responsable de l’éolienne à la fin du contrat. Un bail emphytéotique qui engage le propriétaire, aux conditions irréversibles, d’autant qu’une simple signature de promesse de bail tient lieu de bail à elle-seule. Il faut donc bien réfléchir aux conséquences, avant d’apposer sa signature…

Installer des panneaux photovoltaïques sur son toit ou son terrain n’est pas non plus une mince affaire. Il faut s’assurer de l’autorisation de la mairie et qu’aucune clause d’interdiction ne figure dans votre bail si vous louez le terrain en question. Et il faut, bien évidemment, s’assurer qu’un opérateur d’électricité (en général EDF) donne son accord pour un raccordement à son réseau. Et pour les toitures, il faut disposer d’une surface minimum (400 m2) et ne pas oublier que les contrats de location durent 20 ans et plus.

Une réelle manne financière ?

Passés ces quelques désagréments (après tout l’installation d’une éolienne coûte de l’argent uniquement à l’exploitant), avoir une éolienne sur son terrain peut se montrer lucratif, même si cela fait baisser le prix de ce dernier.

Pour le voltaïque, EDF étant obligé contractuellement d’acheter l’électricité produite pour les vingt années à venir, permet de sécuriser l’investissement à pareille installation. Car les coûts ne sont pas négligeables. Déjà, il faut posséder un terrain d’au moins deux à trois hectares. Pour meilleur rapport prix/rendement, il faut acheter des panneaux solaires monocristallins qui sont plus fiables, ainsi que des ondulateurs et régulateurs solaires. Il faut, bien évidemment, aménager votre terrain (création d’accès, de tranchées de raccordement…) et surtout, le raccordement en lui-même est ce qu’il y a de plus coûteux. C’est l’opérateur qui en fixe le prix, représentant souvent jusqu’à six mois d’équivalent de la production électrique qui découlera de votre parc ou centrale photovoltaïque. Il est préférable également de réserver un peu d’argent à la préservation de la biodiversité en valorisant les terres entre deux rangées de panneaux solaires, avec des semis et plantations. L’investissement au global mettra donc une dizaine d’années avant d’être totalement remboursé.

Quant à la location d’une toiture pour des panneaux solaires, tout dépend de la surface, de la localisation, de son orientation et de son inclinaison. Les prix peuvent donc varier du tout au tout, en fonction de l’un ou l’autre de ces facteurs.

Les entreprises louent aussi leur terrain

Mais si jusqu’à présent c’était surtout des particuliers qui souhaitaient l’installation d’une éolienne ou de panneaux photovoltaïques sur leurs terrains, les entreprises leur emboîtent le pas également. ArcelorMittal vient ainsi de mettre en service son propre parc photovoltaïque sur 15 hectares de son site de Fos-sur-Mer, en collaboration avec EDF. Une première en Europe. Et ce n’est pas seulement pour employer une énergie renouvelable, mais aussi par simple souci d’optimisation de son foncier. Un exemple à suivre selon David Augex, directeur région sud d’EDF Energies Nouvelles : « De nombreux sites industriels inoccupés peuvent accueillir des centrales photovoltaïques » assure-t-il.

Ce parc, baptisé La Fossette, a été inauguré avec EDF le 24 octobre 2017. Il recense plus de 45 000 panneaux, pour une capacité de 12 mégawatts, soit la production nécessaire pour la moitié de la ville de Fos-sur-Mer. Près de 60 millions d’euros ont été investis pour ce projet qui devrait en rapporter bien davantage… dans quelques années.

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