Chikungunya à La Réunion : une vaccination précipitée ?

La Haute Autorité de la Santé (HAS) a annoncé, le vendredi 25 avril, suspendre l’utilisation du vaccin d’Ixchiq contre le chikungunya chez les personnes âgées de 65 ans et plus, dans l’attente d’un complément d’informations. Cette décision fait suite à la découverte de trois cas d’effets secondaires graves ayant entraîné une hospitalisation, dont un décès. Elle fait dire à certains que nos autorités sanitaires sont animées par une « vaccinamania » depuis le COVID-19 car imposant d’abord la vaccination avant de penser à ses effets potentiels.
Dans un avis rendu le vendredi 25 avril, la Haute Autorité de la Santé (HAS) a recommandé de suspendre à La Réunion la vaccination contre le chikungunya chez les personnes de 65 ans et plus. L’institution dit attendre des données complémentaires de pharmacovigilance sur le vaccin Ixchiq afin de prendre une nouvelle décision. Elle maintient toutefois la vaccination pour les patients âgés de 18 à 64 ans présentant des comorbidités.
40 000 doses d’Ixchiq commandées pour lutter contre le chikungunya
Depuis le début de l’année , La Réunion, un territoire français de l’Océan indien, est confrontée à une épidémie de chikungunya, une maladie tropicale mortelle causée par le moustique tigre. Il y a eu à ce jour dix morts, dont un enfant, sur plusieurs dizaines de milliers de contaminations. Pour enrayer cette épidémie, le gouvernement français a commandé au laboratoire franco-autrichien Valneva 40 000 doses d’Ixchiq et a réservé 60 000 doses supplémentaires. Lancée début avril, la campagne de vaccination s’était avérée plutôt lente.
Trois publics visés par le vaccin contre le Chikungunya
Cette campagne de vaccination concernait d’abord trois publics : les personnes de 65 ans et plus, les individus âgés de 18 à 64 ans avec comorbidités et les professionnels impliqués dans la lutte antivectorielle, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS). Mais la priorité a été donnée dans un premier temps aux personnes âgées de plus de 65 ans présentant une comorbidité.
Un décès après administration du vaccin contre le Chikungunya
Finalement, les autorités sanitaires françaises ont décidé de suspendre l’utilisation d’Ixchiq chez ces seniors, dans l’attente d’un complément d’informations. Cette mesure fait suite à un examen de trois cas d’effets secondaires graves ayant entraîné une hospitalisation, dont un décès. Les trois personnes hospitalisées sont âgées de plus de 80 ans et présentaient des comorbidités préexistantes. Les effets indésirables graves ont été signalés par le biais du système de pharmacovigilance, mis en place dès le déclenchement de l’épidémie. Cependant le lien de causalité n’a pas été définitivement établi.
Le ministère de la Santé se défend d’avoir fait les choses dans les règles
Valneva a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européen de son vaccin Ixchiq en juin 2024. Ce traitement est indiqué dans l’immunisation active pour la prévention de la maladie causée par le virus du chikungunya chez les personnes âgées de 12 ans et plus. Accusé d’avoir précipité l’utilisation de ce vaccin, le ministère de la Santé a assuré qu’il disposait « de toutes les autorisations de mise sur le marché et des avis scientifiques permettant de l’inclure dans la stratégie vaccinale ».
Une obsession pour la vaccination au sein du gouvernement ?
De son côté, le directeur général de la Santé, le Dr Grégory Emery, a déclaré que les effets indésirables graves observés « s’inscrivent dans une dynamique épidémique avec plus de 100 000 cas de “chik” à La Réunion ». Il reconnaît que ces contaminations ont un impact important sur le système de santé, avec l’activation du plan blanc au CHU. Le Dr Grégory Emery rassure toutefois que son organisme prendra des décisions « au moindre doute », comme la suspension « très rapide » de la vaccination pour les populations cibles. Si les autorités de la santé tentent d’apporter une explication au rétropédalage, certaines voix s’élèvent pour dénoncer une « vaccinmania » au sein des labo pharmaceutiques et du gouvernement depuis la pandémie du COVID 19. Au moindre bobo, hop, il faut piquer tout le monde sans prendre le temps d’évaluer les effets secondaires des produits…