Droits de douane : Donald Trump a déclenché sa guerre commerciale contre tous

Comme promis, Donald Trump a annoncé mercredi une série de droits de douane contre des dizaines de pays. Ces nouveaux tarifs affecteront les États visés, mais menacent surtout le commerce mondial. Tandis que certains pays préfèrent ne pas répliquer, espérant adoucir le président américain, d’autres ont prévu une riposte. Œil pour œil, dent pour dent.
Il l’avait promis et il l’a fait. Donald Trump avait prévu de frapper en avril 2025 si les pays visés par ses premiers tarifs douaniers répliquaient. Ces derniers l’ont fait. Le président américain a donc engagé sa guerre commerciale. Le mercredi 2 avril, lors d’une rencontre à la Maison blanche, il a annoncé une série de droits de douane contre une soixantaine d’États. Sauf le Mexique et le Canada, qui sont cette fois épargnés par Washington.
Donald Trump punit alliés et ennemis
Donald Trump a imposé des droits de douanes de 10 à 46% sur une soixantaine de pays qu’il considère comme les principaux responsables des « décennies d’abus commerciaux » envers les États-Unis. Le plus sévèrement puni de ces partenaires économiques est le Cambodge, qui prend 49% de droits de douane et le Vietnam voisin qui se voit infligé des tarifs douaniers de 46%. Dotées d’un secteur manufacturier florissant, ces deux pays accueillent pourtant de grandes usines américaines comme celles de Nike.
Personne n’est épargné par les droits de douane américains
Parmi les autres victimes tarifaires de Donald Trump on trouve la Chine (34 %), pays avec lequel le président américain avait déjà engagé une guerre commerciale lors de son premier mandat, l’Union européenne (20 %), pourtant un allié historique, le Japon (24 %) et la Corée du Sud (25 %), deux autres partenaires privilégiés des États-Unis et l’Inde (26 %), qui abrite d’importantes industries textile et pharmaceutique. On peut ajouter à cette liste les États d’Amérique latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Uruguay, Chili, la Colombie, etc.), qui prennent tous 10% de droits de douanes. Ces mesures entrent en vigueur à partir du 9 avril.
Donald Trump parle d’un jour de libération
Dans son discours prononcé dans la roseraie de la Maison Blanche, Donald Trump a parlé du « jour de la libération » des États-Unis, en évoquant son plan tarifaire. Selon lui, il s’agit d’une action « réciproque » après des décennies d’abus de la part d’alliés et de concurrents dont les mesures protectionnistes auraient nuit aux exportations américaines. Mais que gagnent les États-Unis avec ces tarifs douaniers tous azimuts ?
Vers une déstabilisation de l’économie mondiale
Selon les estimations de la Maison Blanche, ces mesures pourraient générer des revenus annuels allant jusqu’à 600 milliards de dollars, en plus de stimuler l’industrie nationale et de ramener des emplois dans le secteur manufacturier. Elles seraient d’autant utiles que les États-Unis ont enregistré en 2024 un déficit commercial de 918 milliards de dollars, en hausse de 17 % par rapport à l’année précédente. Malheureusement, ces tarifs douaniers pourraient aussi déstabiliser le commerce international, et donc l’économie mondiale.
L’UE et la Chine préparent la riposte aux droits de douane de Donald Trump
En effet, ces droits de douane, qui constituent la plus grande rupture de l’ordre commercial international depuis la Seconde Guerre mondiale, devraient notamment provoquer une hausse généralisée des prix pour les consommateurs. On pense notamment aux prix des véhicules, vêtements, appareils électroménagers, bicyclettes, vins ou encore spiritueux. Pour les pays visés par les droits de douane, la politique de l’administration Trump est dangereuse et incompréhensible. Si certains, comme le Royaume-Uni, préfèrent rester sages en espérant que Trump se calme, d’autres, tels que ceux de l’UE et la Chine, préparent la riposte au cas où Washington s’obstinait dans sa voie. Le bras de fer est donc lancé.