L’écoute, levier de bien-être au travail

By on 31/01/2020
écoute levier engagement - Journal Eco

Plus qu’un effet de mode, le bien-être au travail s’impose de plus en plus comme un objectif à cultiver pour la bonne santé de l’entreprise. Pour avoir des employés épanouis, les services de ressources humaines accordent une importance croissance à l’écoute, notamment à travers la mise en place de baromètres sociaux.

Depuis l’adoption de la loi PACTE le 22 mai 2019, toutes les entreprises françaises sont légalement porteuses d’une responsabilité sociale et environnementale. À ce titre, elles sont garantes du bien-être de leurs salariés, qu’elles doivent réussir à instaurer et protéger tout en préservant leur pérennité économique. Bonne nouvelle : les études montrent que des employés heureux sont plus performants dans leurs missions professionnelles. Mais mettre en place des conditions de travail optimales ne coule pas forcément de source. Entre l’aménagement de l’espace, les méthodes de travail et la politique de management, les services des ressources humaines doivent jongler entre de multiples paramètres pour obtenir le subtil mélange qui comblera le plus grand nombre. Pour y parvenir, installer un baby-foot dans l’open space ou un Slack sur le réseau informatique risque fortement de ne pas suffire. Tout un panel d’outils existe en effet pour permettre aux forces vives de l’entreprise d’être plus épanouies au travail, en matière de restauration collective, de formation, de cohésion d’équipe, de santé ou encore de rythmes de travail. Alors avant de mettre en place quoi que ce soit, rien de tel que de recueillir la perception qu’ont les employés de leur expérience au sein de la société.

Le baromètre social, un marché de niche

Afin de sonder le ressenti et les attentes du personnel, le baromètre social émerge ces dernières années comme une solution pour de plus en plus d’employeurs. Digitalisation oblige, la mesure de la satisfaction des salariés est désormais un service qui se décline en 2.0. En France, une dizaine de start-up se disputent ainsi le marché des baromètres sociaux. Fondée en 2016, OurCo (ex-OurCompany) a mis au point un questionnaire sur sa plateforme numérique, qu’elle complète avec un réseau social interne destiné à faire remonter anonymement les éventuels problèmes et idées. Selon Stéphane Bourbier, son fondateur, OurCo s’adresse aux entreprises « qui considèrent que, lorsqu’il y a un problème, il faut commencer par le dire pour le résoudre. Notre solution rapproche les managers du terrain, complète l’analyse des questionnaires et envoie un message d’attention et d’écoute aux collaborateurs. » Dans cette niche, d’autres start-up comme Supermood et Bloom at Work proposent également des services de conseil pour favoriser l’interaction en temps réel entre salariés et managers. « En utilisant [Bloom at Work], je me suis par exemple rendu compte que notre stratégie de rémunération n’était pas claire et que cela suscitait des mécontentements. J’ai [donc] organisé un petit déjeuner pour l’expliquer en détail », témoigne ainsi Jordan Defas, HR et transformation manager chez Bel France.

Les vertus de l’écoute et de l’intelligence collective

Souvent envoyé de manière anonyme et confidentiel aux différents collaborateurs, le baromètre social prend souvent la forme d’un questionnaire personnalisé autour des besoins de l’entreprise. En version numérique, il permet de réaliser un véritable audit quasi-instantané et à distance, qui mesurera la perception de la politique RH et/ou du climat social. Le baromètre social peut porter sur une thématique spécifique ou sur un ensemble de sujets représentatifs des conditions de travail. Il peut être utilisé pour faire remonter les éventuels problèmes rencontrés par certains collaborateurs, ceux risquant de se manifester à l’avenir, les axes de progression ou évaluer l’acceptation d’un projet. Mais certaines entreprises n’ont pas attendu la loi PACTE pour analyser le ressenti de leurs salariés. Rompu à l’exercice de la mesure sociale, EDF vient ainsi de dévoiler les résultats de son 8e baromètre, baptisé MyEDF Group. Réalisé par l’institut d’études international IPSOS, cette consultation de l’ensemble des collaborateurs du groupe vise à mesurer leur engagement, à détecter leurs attendus ainsi qu’à identifier les pistes de progrès possibles. Elle constitue ensuite une référence pour bâtir les plans d’action des différents services ainsi que le projet de l’entreprise, connu sous le nom de CAP 2030.« Les salariés sont véritablement les moteurs de notre transformation avec l’impulsion de leur management. Leur niveau d’engagement est élevé et doit nous stimuler. C’est une force pour notre entreprise. » a réagi Christophe Carval, DRH du groupe EDF. 

Une démarche qui consiste en quelque sorte à « prendre le pouls » des salariés et de leur montrer que leur avis compte. Cette démarche participative permet également de susciter leur engagement en les associant à la stratégie du groupe. Loin d’être anecdotique, la mise en place d’un baromètre social incarne une nouvelle forme de dialogue dans l’entreprise. Elle fait appel à l’intelligence collective et constitue une réponse à la dématérialisation et à la fragmentation du travail, qui transforment les relations et méthodes de travail. La tendance à la consultation ne se limite d’ailleurs pas au monde de l’entreprise. Les concertations publiques sont devenues un mode de gouvernance plébiscité par les hommes politiques, à l’image du Grand débat national organisé par le gouvernement début 2019 suite au mouvement des gilets jaunes.

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