Loi sur la transition énergétique : quels progrès pour la France un an après ? 

By on 09/08/2016

Dans un discours prononcé à l’Elysée vendredi 22 juillet dernier à l’occasion du premier anniversaire de la loi de transition énergétique, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a défendu son bilan et mis en évidence tous les progrès réalisés depuis un an. Créations d’emplois, augmentation de la production d’énergie renouvelable et innovations technologiques, les lignes bougent dans le secteur de l’énergie et la croissance verte commence doucement à porter ses fruits. 

La rengaine est connue : la loi de transition énergétique consiste à s’orienter vers un modèle énergétique plus sobre, moins polluant, plus indépendant en s’appuyant notamment sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables adaptées aux ressources de chaque territoire. Un peu plus concrètement, elle prévoit entre autres de faire passer la part des énergies renouvelables à 32 % de la consommation d’énergie en 2030 – contre 13,7 % en 2012 – tout en réduisant de moitié la consommation d’énergie et d’un tiers la consommation des combustibles fossiles d’ici à 2050.

« Après les semailles, le temps est venu de la récolte »

Un an jour pour jour après l’adoption du texte de loi par le Parlement, Ségolène Royal défendait donc son bilan devant une assemblée de professionnels, d’élus et d’associations. La ministre a salué la mobilisation « formidable » des collectivités locales, des « 400 territoires à énergie positive, 153 territoires zéro déchet zéro gaspillage, 111 communes sans pesticides, et 15 000 emplois verts ». « Le mouvement est enclenché et il est irréversible. Après les semailles, le temps est venu de la récolte », a-t-elle déclaré optimiste.

Les dispositions contenues dans la loi de transition énergétique sont effectivement parvenues à pérenniser et à accélérer la création d’emplois enregistrée depuis 2014. Là est d’ailleurs tout l’enjeu d’une loi censée favoriser la mise en place d’un modèle énergétique décarboné compétitif et capable de créer de l’activité. Ou, autrement dit, de favoriser la croissance verte.

Depuis 2014, 20 000 emplois ont été « créés ou sauvegardés » dans les filières du bâtiment, des énergies renouvelables ou de la mobilité durable, et la ministre en promet 100 000 dans les trois ans grâce aux mesures qu’elles a prises durant l’année écoulée. Rien que pour les énergies renouvelables, et en dépit du retard français sur les objectifs à l’horizon 2020, les emplois ont connu une hausse de 13 % entre 2012 et 2015.

Guinness Book des records

La loi de transition énergétique s’est aussi concrétisée par une évolution sensible de notre mix énergétique. Les énergies renouvelables ont fortement progressé sous l’impulsion des appels d’offres répétés du gouvernement, qui donnent aujourd’hui une visibilité favorable à l’investissement des professionnels. « En 2015, la production des énergies renouvelables a augmenté de plus de 23 % (hors hydroélectricité), avec 1 000 mégawatts (MW) de nouvelles capacités éoliennes et 900 MW de nouvelles capacités solaires », a souligné la ministre de l’Environnement.

Le solaire semble avoir enfin surmonté les effets du moratoire qui l’a frappé fin 2010 et connaît aujourd’hui un fort développement. L’éolien a créé plus 2 000 emplois pour la seule année 2014 et continue sa progression à un rythme soutenu. Ségolène Royal compte notamment sur les appels d’offres lancés depuis 2014 dans le photovoltaïque et sur le troisième appel d’offres dans l’éolien offshore – annoncé il y a quelques semaines et concernant une zone située au large de Dunkerque –, pour entretenir cette dynamique. De son côté, l’hydroélectricité ne s’est jamais aussi bien portée. La production française a battu tous les records au mois de juin dernier confirmant ainsi sa position de première énergie renouvelable de France, et la diversification du secteur vers la petite hydraulique et l’énergie hydrolienne lui offre aujourd’hui de nouvelles perspectives de développement.

Cette tendance favorable devrait même se maintenir dans les années à venir. La Programmation pluriannuelle de l’énergie publiée avant l’été anticipe une progression similaire d’ici 2020 ; elle précise comme prévu les nouveaux objectifs de développement des différentes filières renouvelables et consacre l’énergie nucléaire comme un pilier de la transition énergétique. En effet, si la part de la production d’origine nucléaire est amenée à diminuer d’ici 2025, elle reste malgré tout une énergie à la fois bon marché et décarbonée indispensable pour accompagner l’émergence progressive des énergies renouvelables, et il semble aujourd’hui bien difficile pour le gouvernement de s’en passer. Elle est actuellement la première source d’énergie en France et devrait se maintenir selon la PPE à des niveaux de production compris entre 350 et 415 TWh à l’horizon 2023.

En complément, les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) continueront de jouer dans une moindre mesure leur rôle de régulation du réseau lors des pics de consommation, et tentent pour cela d’optimiser leur production et d’améliorer leur bilan carbone. Les centrales obsolètes les plus polluantes ont été fermées et l’innovation technologique a permis la mise au point de nouvelles techniques de production plus performantes et plus respectueuses de l’environnement. Mention spéciale à la nouvelle centrale au « cycle combiné gaz » du groupe EDF, mise en service en début d’année à Bouchain (Nord), qui, grâce à son efficacité énergétique et son impact amoindri sur l’environnement, vient d’entrer dans le « Guinness Book » des records.

 

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