Hydrogène : le vert c’est bien, mais le naturel c’est encore mieux !

By on 21/01/2021
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En 2020, de nombreux pays, dont la France et l’Allemagne, ont présenté des plans hydrogène pour accélérer le développement de la filière. Mais, ils misent uniquement sur l’hydrogène vert produit industriellement, alors que cette ressource existe dans la nature. Cette forme naturelle est totalement vertueuse.

Après des années d’hésitations, les plus puissants Etats du monde ont décidé l’année dernière de miser enfin sur l’hydrogène naturel pour leur transition énergétique. L’Allemagne, notamment, a annoncé 9 milliards d’euros pour devenir le numéro un de la filière d’ici à 2030. La France a répliqué trois mois plus tard avec un plan à 7 milliards d’euros. Objectif : développer une production d’hydrogène vert rentable et en démocratiser les usages. Pour cela, elle va promouvoir les solutions capables de lever les quelques obstacles existant, dont le coût de production et le stockage.

L’hydrogène vert est plus propre que les autres formes industrielles que sont l’hydrogène gris, turquoise et bleu. Celles-ci sont respectivement produites à base d’énergies fossiles (émission de carbone ou CO2) et d’électrolyse alimentée par l’électricité décarbonée. Dans ce dernier cas, l’opération supplémentaire s’avère coûteuse en argent et en énergie. Par contre, l’hydrogène vert fabriqué à partir d’électrolyse alimentée par des énergies renouvelables s’avère plus écologique. Mais il y a également un « petit » problème à cause de l’utilisation d’énormes quantités d’eau.

Le Mali donne l’exemple

Face à ces difficultés, les gouvernements et acteurs de l’énergie devraient montrer plus d’ambition : se tourner vers l’hydrogène naturel. En effet, l’hydrogène se trouve naturellement dans le sous-sol et cela en abondance. En plus, cette forme native présente  l’avantage d’être renouvelable, propre (sans aucune émission de C02, rien que de l’eau) et surtout peu chère pour une production. Depuis les découvertes de chercheurs russes et de deux géophysiciens de l’Institut français du pétrole et l’Institut national des sciences de l’univers (Alain Prinzhofer et Éric Derville), on sait aujourd’hui qu’il existe d’immenses réservoirs de cette ressource partout dans le monde.

Parmi les pays où de nombreux sites exploitables ont été identifiés se trouvent la Russie, le Canada, les Etats Unis et le Mali. C’est dans les deux derniers territoires que la production a effectivement commencé depuis plusieurs années, précisément au Kansas pour les Etats Unis et dans le cercle de Kati pour le Mali. Le Mali reste le plus avancé dans le domaine grâce aux travaux d’Hydroma. Cette compagnie créée par le milliardaire malien Aliou Diallo transforme l’hydrogène naturel en électricité verte pour le village de Bourakébougou (cercle de Kati) depuis plus de huit ans par le biais d’une unité pilote.

Hydroma suivie de près par l’Allemagne

A ce jour, les forages ont permis d’identifier vingt-cinq puits positifs dans le cercle de Kati, dont un en exploitation à Bourakébougou. Aliou Diallo a récemment annoncé la production d’énergie verte à grande échelle afin d’approvisionner toute l’Afrique et plus tard l’Europe grâce à un pipeline long de 4.700 kilomètres. Parallèlement, Hydroma a lancé des prospections en Australie et au Canada (où elle a son siège). Ce dernier pays vient d’annoncer une stratégie nationale de l’hydrogène. Il gagnerait ainsi à signer des partenariats avec Hydroma. L’Allemagne, qui veut devenir numéro un de cette filière en s’appuyant sur un investissement colossal de 9 milliards d’euros, l’a déjà devancé. En effet, Berlin montre un grand intérêt pour les travaux d’Hydroma et invite régulièrement son PDG.

En septembre 2020, Aliou Diallo a ainsi rencontré de hauts responsables du ministère allemand de l’énergie. Celui qui chapeaute le programme de l’hydrogène naturel a notamment salué l’apport du promoteur malien dans l’élaboration de leur stratégie nationale de l’hydrogène blanc (hydrogène naturel).

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